Accélérer les enquêtes grâce à la criminalistique numérique

Thomas Mauger, chef de produit chez IPS, sur l’évolution de la criminalistique numérique avec Augmented Vision

Temps de lecture : 5 minutes

Confrontés à des volumes toujours plus importants de données vidéo et d’images, les forces de l’ordre ont besoin d’outils plus intelligents pour identifier rapidement et avec précision les éléments de preuve importants, qu’ils soient biométriques ou non. La solution Augmented Vision d’IDEMIA Public Security a été développée pour répondre à ce défi, en aidant les enquêteurs à extraire des informations significatives des images numériques en une fraction du temps.

Nous nous sommes entretenus avec Thomas Mauger, Responsable de produit pour les solutions de reconnaissance vidéo et faciale, qui dirige le développement et le déploiement de Augmented Vision, afin de comprendre le fonctionnement de cette technologie, son évolution et sa signification pour l’avenir des enquêtes criminelles.

Qu’est-ce que Augmented Vision et quel problème résout-elle ?

Augmented Vision est conçue pour aider les forces de l’ordre à analyser rapidement de volumes élevés de fichiers vidéo et d’images, qu’il s’agisse d’images de vidéosurveillance, d’enregistrements de drones, de contenus provenant d’appareils intelligents ou même de réseaux sociaux. Les enquêteurs peuvent extraire l’essentiel tels que les visages, les véhicules, les plaques d’immatriculation et les personnes d’intérêt afin de se concentrer uniquement sur les parties les plus pertinentes de la séquence. Les points forts de la solution résident dans sa reconnaissance faciale de pointe, renforcée par des analyses poussées qui permettent d’éliminer des heures de contenu non pertinent afin de gagner du temps et d’accélérer les enquêtes.

Quel type de données Augmented Vision peut-elle traiter ?

Cette solution a été initialement développée pour traiter les images de vidéosurveillance après un événement, une démarche logique dans la mesure où la plupart des preuves vidéo provenaient alors de ce type de sources. Mais cela a changé. Notre solution peut désormais prendre en charge de nombreuses sources vidéo différentes, qu’il s’agisse de séquences filmées par des drones ou des caméras corporelles, de vidéos de smartphones, de disques durs d’ordinateurs, etc. Si l’appareil intelligent d’un suspect est déverrouillé, Augmented Vision peut analyser les vidéos et les images qui y sont stockées, extraire des milliers de visages et les croiser avec des bases de données criminelles ou des listes de surveillance, le tout en quelques minutes.

Pouvez-vous nous donner un exemple concret de son utilisation ?

Imaginez qu’un suspect soit arrêté pour un crime grave. Concernant l’analyse vidéo et biométrique, les enquêteurs s’efforcent généralement d’extraire des preuves exploitables dans un délai de 24 à 72 heures. Il est essentiel d’établir rapidement un lien juridiquement viable entre une personne et un événement pour que les enquêtes soient rapides et efficaces. En accédant aux données des appareils intelligents, telles que les photos et les vidéos, Augmented Vision peut les traiter rapidement, en les organisant et en les filtrant pour faire apparaître des indices ou correspondances potentiels. La solution est rapide, automatisée, exhaustive et infatigable, ce qui la rend incroyablement précieuse dans ces délais très serrés.

Quel est l’impact de la solution dans la pratique ?

L’un de nos clients européens a utilisé Augmented Vision pour traiter 3 000 heures de vidéo, en seulement dix heures d’enquête. Ils ont suivi toutes les apparitions du suspect et ont pu prouver que le crime était prémédité. Sans cette technologie, il aurait fallu des semaines et un nombre important d’agents. Dans d’autres cas, elle a aidé des agences du monde entier à réexaminer et à résoudre des affaires non élucidées, qui seraient autrement restées sans suite.

Qu’est-ce qui distingue Augmented Vision des autres outils ?

Sa polyvalence et son ampleur. Elle n’est pas liée à une seule source de données, elle peut traiter presque toutes les demandes des enquêteurs. Elle fonctionne rapidement, sans pause, et s’améliore constamment grâce à un retour d’information et à un développement continus. Elle s’appuie sur la technologie de reconnaissance faciale 1:N d’IDEMIA Public Security, reconnue par le NIST comme l’une des plus précises au monde. Cette base, combinée à des analyses poussées, garantit aux enquêteurs une fiabilité inégalée. Elle est avant tout conçue pour répondre aux besoins réels des forces de l’ordre : rapidité, précision et clarté face à l’abondance des données.

Quelles sont les capacités futures sur lesquelles vous travaillez ?

Plusieurs directions prometteuses de R&D sont en cours d’exploration. Deux domaines clés sont l’intégration de l’analyse vocale pilotée par l’IA pour extraire et rechercher des mots prononcés dans les vidéos et l’amélioration du triage automatique à l’aide d’algorithmes avancés pour donner la priorité au contenu le plus pertinent. Tous deux visent à rendre les enquêtes plus rapides, plus précises et plus intuitives.

Quelles sont les dernières réflexions sur l’évolution du projet ?

Notre priorité absolue est de créer quelque chose qui aide véritablement ceux qui sont en première ligne. Nous écoutons attentivement les enquêteurs et adaptons la solution pour répondre aux défis opérationnels réels. La technologie continuera d’évoluer, mais notre objectif reste le même : donner aux forces de l’ordre les outils dont elles ont besoin pour travailler plus rapidement, plus intelligemment et plus efficacement. C’est ce qui nous anime chaque jour.

IDEMIA

Inscrivez-vous à notre newsletter

Recevez nos principales actualités et suivez les tendances de nos marchés en vous abonnant à notre newsletter.

En cliquant sur le bouton «Je m'inscris», vous confirmez que vous acceptez les conditions d'utilisation et la politique de confidentialité d'IDEMIA et que vous consentez au traitement de vos données personnelles tel que décrit.

Votre adresse e-mail sera utilisée exclusivement par IDEMIA pour vous envoyer des newsletters. Conformément à la loi, vous disposez de droits d'accès, de rectification et de suppression de vos données personnelles, ainsi que d'opposition à leur traitement, en écrivant à dpo@idemia.com.